En juillet dernier, un article du Blog de C.C.B. annonçait déjà la tendance encourageante avec 38.629 créations d’entreprises à fin juin. Mais les chiffres de l’année complète annoncent un résultat record !
Improbable : Ce sont près de 850.000 entreprises, dont 30 % de femmes, qui ont été créées en 2020 en France, soit presque 35.000 de plus qu’en 2019 ! Les micro-entreprises continuent d’avoir le vent en poupe, particulièrement dans les secteurs les plus affectés par la crise sanitaire.
L’année 2020 a beau avoir été une succession de difficultés, avec l’épidémie de Covid, les confinements et la crise économique, cela n’a pas empêché les français de continuer à créer leur entreprise. Selon les chiffres publiés le 15 janvier dernier par l’Insee, l’année dernière a même été un millésime record en la matière.
Avec une nette particularité : ce sont surtout les entreprises individuelles qui ont participé à cette dynamique. Leur nombre a en effet progressé de 6%, à 630.000 ! Les créations d’autres types d’entreprises sont, elles, restées stables l’an passé, ce qui, pout cette année de crise, est déjà en soi une performance remarquable, alors que l’activité économique a chuté de près de 10%
✅ L’engouement des jeunes
Comment expliquer cette fièvre entrepreneuriale des Français alors que le pays traverse la pire crise économique depuis près d’un siècle ? Les créations d’entreprises ont été particulièrement importantes dans le secteur « transports et entreposage », selon la terminologie de l’Insee.
En clair, les livreurs de repas et les chauffeurs de VTC ont été nombreux à se lancer. La demande de livraison de repas à domicile a fortement augmenté avec l’épidémie de Covid-19 et les français se sont adaptés pour y répondre en devenant micro-entrepreneurs. « Les créations d’entreprises ont été fortes dans les secteurs affectés par le confinement », note ainsi Sylvain Broyer, chef économiste de l’agence de notation S&P Global ratings.
« Certains salariés ont été angoissés par le chômage partiel ou par la situation économique de leur employeur et se sont lancés », explique François Hurel, le président de l’Union des autoentrepreneurs. Ce sont donc bien en partie les conditions économiques difficiles qui ont poussé les français à devenir indépendants, bien souvent plus par dépit que par envie. « Il y a toujours une forte appétence des jeunes qui ne trouvent pas de travail et créent leur emploi en se lançant dans l’indépendance », poursuit François Hurel. Et, « le développement du télétravail depuis le début de l’épidémie a donné à certains le goût de l’indépendance. » Difficile de ne pas y voir une sorte de défiance vis-à-vis du management et de la bureaucratie de l’entreprise en général.
✅ Un effet « destruction créatrice »
Ce mouvement a des côtés très positifs. « Le Covid-19 a secoué le tissu économique français. Cette crise peut certes créer des entreprises peu productives et qui investissent peu, mais on voit avec les chiffres de créations d’entreprises, que c’est aussi un moment de destruction créatrice. La création de nouvelles richesses est en cours puisque le tissu productif français se renouvelle à un rythme sans précédent », estime Sylvain Broyer. Et il est probable que cela continue. Selon un sondage réalisé par OpinionWay à l’occasion du salon Go Entrepreneurs organisé par Les Echos-Le Parisien Evénement en juin prochain, un Français sur cinq déclare avoir envie de créer son entreprise ou d’en reprendre une en 2021.
Qui a dit que les Français n’aimaient pas les défis ? Et vous, c’est pour quand ?
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